Vieux PEL, SCPI, PEA, assurance vie en unités de compte, immobilier locatif (Pinel, Denormandie, LMNP), les placements, plus ou moins risqués, qui battent le Livret A ne manquent pas. Mais tous ne seront pas gagnants en 2020. Ceux à privilégier. Ceux à éviter.
Annoncée par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances le 15 janvier, elle confirme, si c’était nécessaire, ce que les abonnés à nos publications payantes savent depuis des mois : les livrets ne rapportent plus rien, pire ils vous font perdre du pouvoir d’achat car leur rendement est inférieur à l’inflation.
Quels placements privilégier après ce énième ajustement à la baisse des taux de l’épargne réglementée (Livret A, LDDS, LEP, hors CE et PEL) ? SCPI, OPCI, assurance vie en unités de compte, PEA, PER (plan d’épargne retraite) ou investissement locatif (Pinel, Denormandie, LMNP) ?
Privilégier les actions
En 2020, Le Revenu vous recommande de privilégier le placement en actions. Certes, la Bourse est risquée et tous les sondages montrent que les Français sont attachés à la sécurité (voir l’enquête Global Investor Study 2019 de Schroders). Certes, les marchés ne sont pas bon marché après le rebond historique de 2019 (+26,4% pour le CAC 40, hors dividendes !).
Il n’empêche, sur longue période, la Bourse demeure l’actif le plus rentable.
Et ce n’est pas un poncif que de l’écrire, c’est la réalité des chiffres : en trente ans (1990-2020), le CAC 40 dividendes réinvestis a progressé de 664%, soit bien davantage que l’assurance vie en euros à capital garanti (+ 295%), que l’immobilier à Paris (+249%, hors loyers), l’or (+ 288%), les Sicav monétaires (+160%) ou le Livret A (+116%).
En 2020, si vous voulez que votre épargne vous rapporte plus que 0,5% par an, le taux famélique du Livret A, vous n’avez que deux choix : investir dans la pierre à crédit, ou oser la Bourse. Moins chronophage, moins taxé, plus liquide (vous pouvez récupérer votre argent à tout moment), le placement en actions cumule les atouts.
Reste à savoir comment gagner en Bourse dans la conjoncture actuelle et surtout combien vous devez y investir en 2020 en fonction de votre situation personnelle.
Un pourcentage suivant votre âge
Une affirmation souvent entendue : les actions doivent représenter un pourcentage égal à 100 moins votre âge, soit 60% si vous avez 40 ans, 50% à 50 ans, etc.
Dans un univers de taux bas où les placements alternatifs ne rapportent plus rien (Livret A en tête), cette approche traditionnelle nous semble un peu trop conservatrice. D’autant qu’elle ne tient pas compte de l’allongement de la durée de vie.
Selon certaines théories, à 65 ans, la Bourse ne devrait représenter que 35% des actifs financiers (100 – 65). Le hic ? L’espérance de vie d’un cadre à cet âge est de 25 ans. Qui peut se permettre de placer 65% (100 – les 35 investis en Bourse) de son épargne à un taux proche de zéro, voire négatif, pendant un quart de siècle ?
Accepter de perdre
Autre méthode pour savoir combien vous devez investir en Bourse, raisonner en termes de perte maximale.
Vous achetez des actions à hauteur de ce que vous acceptez de perdre pendant quelque mois voire quelques années en cas de retournement brutal des marchés. Les krachs de 2001-2002, 2007-2008, nous ont appris que la Bourse peut chuter de 50 à 60% avant de rebondir. Faisons preuve d’un minimum d’optimisme et retenons l’hypothèse basse d’une perte maximale de 50%.
Pour connaître le montant à investir en Bourse, il vous suffit de déterminer la perte maximale acceptable à vos yeux, en monnaie sonnante et trébuchante, et de multiplier le chiffre par deux.
Si vous détenez 100.000 euros en actifs financiers, ce qui correspond à la moyenne française, et que vous acceptez de perdre 30.000 euros, investissez en Bourse 60.000 euros. Cette stratégie, simple à mettre en œuvre, permet de dormir tranquille et d’optimiser vos gains dans la durée.
Raisonner en termes de rendement
Vous connaissez le montant de votre épargne actuelle, le capital que vous aimeriez atteindre (pour acheter un bateau, une résidence secondaire, compléter vos revenus à la retraite), et vous en déduisez le taux auquel vous devez placer.
Plus le ratio capital souhaité sur capital actuel est élevé, plus vous devez investir une part importante de votre épargne en actions.
Prenons un exemple pour comprendre. Âgé de 50 ans, Paul dispose de 150.000 euros en placements de taux (Livret A, PEL, assurance vie en euros) et souhaite disposer de 300.000 euros à 65 ans.
Les mathématiques financières nous apprennent que pour doubler un capital en quinze ans, il faut placer à 5%, un taux de rendement net de frais et de fiscalité que seule la Bourse permet d’atteindre aujourd’hui.
Soit Paul abaisse son objectif de capital à terme, soit il investit massivement sur les marchés financiers. Si gagner 3% par an est assez pour vous, appliquez la répartition 60- 40 recommandée par le Revenu depuis l’automne dernier : 60% d’assurance vie en euros et de livrets bancaires, 40% d’investissements boursiers, en actions internationales de préférence.
L’accélération de la baisse du taux du Livret A et de l’assurance vie en euros oblige à revoir la façon de placer son épargne.
En 2020, osez la Bourse progressivement, par étapes, en fonction de votre profil d’investisseur.
Source : Lerevenu.com (https://www.lerevenu.com/placements/placements-comment-gagner-plus-que-le-livret)